mardi 21 juin 2011

ARTISTE : ANNE VAN DER LINDEN


Anne van der Linden est née en 1959 à Bromley en Angleterre d'une mère juive polonaise et d'un père belge. 

Élevée dans un climat violent, elle se créé rapidement un imaginaire fantastique peuplé de monstres merveilleux et sexués. Elle réalise sa première oeuvre érotique à l'âge de 15 ans : une broderie représentant une créature femelle au sexe tentaculaire. 

Jeune fille dans les années 70, elle fait une rencontre décisive pour sa vie artistique en la personne de Jean-Louis Costes. Elle devint sa compagne jusqu'à la fin des années 80 et tous deux feront de nombreux voyages dans le monde entier : Colombie, Tanzanie, Afrique de l'Est en partie parcourue à pieds... 

En 1984, ils fondent ensemble la revue artistique haute en couleurs "La vache bigarrée" dont il paraîtra 8 numéros. Déluge de textes et de couleurs baveuses, illustrations dégoulinantes et déjantées, l'alchimie Van der Linden/Costes opère à merveille. Elle collabore avec lui à son premier opéra "Youkis", spectacle de marionettes écrit par June Shenfield, puis réalise pour lui de délirants décors pour ses spectacles ainsi que de nombreux visuels ("Les Oxyures", "Le fils de Caligula", "Livrez les blanches aux bicots", "Drôle de trip", ...), et participe à quelques uns de ses opéras porno-sociaux et films (en femme fatale dans "Nana", en dame pipi en transe dans "Aux chiottes", "Sans queue ni tête", "Le fils de Caligula", "Morpho", "Eclipse"...).

En 1988, elle s'installe à Saint-Denis et y fait la rencontre des artistes australiens Ken Sheperd, aperçu dans "Le fils de Caligula" en prophète hystérique, et June Shenfield, défunte poètesse, gérants de la galerie-librairie locale Cannibal Pierce dans laquelle elle fera ses premières expositions dès 1992.

La griffe Van der Linden est reconnaissable entre toutes : un trait rappelant les gravures médiévales, de la sexualité grotesque et fantastique, des sexes béants ou tentaculaires, des couleurs chaleureuses, des personnages au visage paisible et doux, même en proie aux pires atrocités.




































































Anne van der Linden expose régulièrement en France et à l'étranger ses toiles chaotiques et charnelles et publie ses oeuvres dans de nombreux ouvrages au titres évocateurs tels que "Heavy Meat""Satan m'habite" ou la revue misanthropique "Ton cul pue".

Anne van der Linden aime varier les supports d'expression ; on lui doit quelques courts-métrages délirants et cruels, véritables prolongements de ses toiles : "Intestins Fragiles" dans lequel un mari infidèle et malade se voit malmené par ses deux maîtresses, "Le repassage" où une jeune femme de ménage reçoit une sévère punition de sa patronne mécontente de son travail, ou encore "La citerne", fiction tragi-comique où deux enfants affamés, face à la précarité de leur mère alcoolique, finissent par dévorer leur génitrice bien en chair.

Anne Van der Linden vit et travaille actuellement à Saint-Denis. Après de nombreuses expositions en France et à l'étranger, elle continue à déployer ses systèmes sexuels tous azimuts dans des performances, des films et surtout dans ses dessins à la plume et ses incomparables toiles. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire